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En cette saison de ténèbres, les fêtes de la lumière apportant chaleur et joie peuvent être plus que jamais les bienvenues. Ces lumières de Noël sont un rappel important de nos valeurs chères : la famille, la communauté, le don, la liberté de religion et la beauté de la diversité. Après tout, ces lumières incluent non seulement celles qui ornent les arbres de Noël, mais aussi les lampes à huile Diwali, les feux d'artifice et les bougies de Hannukah. Et bien sûr, même parmi les personnes qui célèbrent la même fête, les lumières peuvent avoir des significations différentes. Pour certains, ils apportent éclat et gaieté, pour certains, ils sont enracinés dans la tradition et créent des liens avec les familles et les communautés, tandis que pour d'autres, ils représentent un événement religieux important et sont célébrés dans un profond respect ou piété.

Il en va de même pour les autres symboles et observances religieuses. Certaines personnes célèbrent Pâques pour des raisons religieuses ou pour le plaisir. Certains vont au temple à des fins spirituelles ou communautaires. Et certains mangent de la nourriture casher, végétarienne ou halal pour leur foi, ou pour la tradition et l'identité. Mais un seul type a été interdit au Canada : le port de symboles religieux dans plusieurs secteurs du secteur public québécois. Et ce sont les femmes musulmanes qui ont fait les frais de cette interdiction.

L'Association canadienne des libertés civiles, le Conseil national des musulmans canadiens, un enseignant nommé Ichrak Nourel Hak et plusieurs autres parties ont récemment conclu un procès de six semaines et demie contre la Loi sur la laïcité (connue sous le nom de projet de loi 21), dont l'interdiction des symboles religieux est entrée en vigueur. effet en juin 2019. Lors du procès, le tribunal a entendu un groupe diversifié de témoins, dont beaucoup ont expliqué pourquoi ils portaient leurs symboles. Pour certains, cela faisait partie de leur identité et de leur culture ; pour certains, cela les a rapprochés de Dieu ; et pour certains, il représentait leurs valeurs les plus chères. Amrit Kaur, une femme sikhe, a décrit chacun des symboles qu'elle porte et ce qu'ils représentent, y compris l'égalité des sexes. Ichrak Nourel Hak a témoigné comment, en tant que personne amicale et ouverte, elle espère que son port du hijab (foulard musulman) aide à dissiper les mythes et les stéréotypes.

Le tribunal a également entendu de nombreux témoins sur les préjudices qu'elles avaient subis depuis la promulgation de la loi 21 : des candidates à l'enseignement, pour la plupart musulmanes, ont perdu leur emploi et leur vocation ; un aspirant procureur de la Couronne a vu ses plans dérailler; les individus ont exprimé des inquiétudes concernant leur sécurité financière et leurs craintes pour l'avenir de leurs enfants; et de nombreuses femmes musulmanes portant le hijab ont décrit l'augmentation des incidents de harcèlement verbal et physique à leur encontre dans les espaces publics. Une femme, submergée par l'émotion, a simplement pleuré à la barre en décrivant ce que cela faisait d'être exclue d'une société qu'elle avait autrefois considérée comme un modèle d'acceptation.

Suite au fait et aux témoins experts, le tribunal a entendu les arguments juridiques. Les représentants des personnes et des communautés concernées, ainsi que des parties d'intérêt public comme l'ACLC, ont expliqué au tribunal que même si la clause nonobstant a été invoquée pour protéger le projet de loi 21 de certains aspects de la Charte, le projet de loi 21 viole toujours d'autres parties de notre constitution et doit être frappé.

Le tribunal va maintenant prendre un certain temps pour examiner et rédiger sa décision.

Pour le reste d'entre nous, nous pouvons considérer ceci : quelles que soient nos traditions, croyances et pratiques, que l'on considère les lumières scintillantes comme le symbole de l'étoile de Bethléem, les lampes comme un symbole de l'illumination, ou que l'on soit simplement heureux de passer des vacances, nous vivons dans ce pays depuis de nombreuses années avec des voisins de confessions et de traditions différentes. L'interdiction de certains symboles religieux a semé l'obscurité chez de nombreuses personnes au Canada cette année. Par une froide nuit de pandémie, nous pouvons sûrement continuer à défendre les libertés de chaque personne, accepter nos différences et profiter des lumières festives des uns et des autres.

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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