OCT. 7ÈME MISE À JOUR : Consultez notre lettre à Élections Canada ici.
Une élection est un moment où nous devrions encourager le débat et la discussion de tous les coins de la société, pas l'étouffer. Mais Élections Canada a fait exactement cela en empêchant les organismes de bienfaisance canadiens de parler du changement climatique. C'est une mauvaise interprétation de la loi et une restriction inconstitutionnelle à la liberté d'expression. Voici l'histoire.
Selon rapports récents, les groupes environnementaux ont été avertis par Élections Canada que discuter des dangers du changement climatique lors des prochaines élections fédérales pourrait être considéré comme une « activité partisane » en vertu de la loi électorale fédérale. En d'autres termes, prétendre que le changement climatique est un phénomène réel pourrait être perçu – par Élections Canada – comme un parti pour l'élection.
Alors que la question climatique est clairement une question importante pour de nombreux (peut-être tous) électeurs et candidats, ce n'est désormais plus simplement une question électorale mais, apparemment, une question partisane. Élections Canada a déclaré que la préoccupation au sujet de la partisanerie découle du fait que Maxime Bernier, chef du Parti populaire du Canada (PPC), a exprimé des doutes quant à la légitimité du changement climatique. On peut donc supposer que toutes les déclarations suggérant que le changement climatique est réel sont anti-PPC, et donc partisanes.
Cet avertissement choquant de l'organisme de réglementation électorale du Canada démontre en termes clairs à quel point la réglementation de la publicité électorale peut être problématique. Alors que les États-Unis peuvent fournir une mise en garde sur ce qui se passe lorsque l'argent est autorisé à dominer le processus politique, il est possible que le Canada soit allé trop loin dans l'autre sens, au détriment de la liberté d'expression et d'un débat démocratique significatif.
Élections Canada a la responsabilité de s'assurer que les partis politiques et les tiers n'enfreignent pas les Loi électorale du Canada qui impose des restrictions à la publicité politique tant par les partis politiques que par les « tiers » (par exemple, les groupes communautaires, les syndicats, etc.). En vertu des modifications les plus récentes apportées à la loi, les restrictions imposées aux tiers pendant la période préélectorale (qui a commencé le 30 juin et se terminera la veille du retrait du bref électoral) ont été élargies par rapport aux règles relatives à la publicité des partis politiques. Cependant, avant même que ces changements ne soient apportés, les partis politiques détenaient un monopole important sur les communications électorales.
Lorsque les restrictions sur la publicité des tiers ont été contestées sans succès il y a de nombreuses années par le président de la National Citizens' Coalition Stephen Harper, les restrictions étaient telles qu'un tiers ne pouvait tout simplement pas lancer une campagne nationale efficace.1 Le montant maximum qu'un tiers pouvait dépenser à l'échelle nationale était de $150 000,00, mais la preuve a montré que cela coûtait presque trois fois plus cher qu'une annonce d'une seule page d'une page dans les principaux journaux canadiens. La limite qui pouvait être dépensée dans une seule circonscription électorale était si faible qu'une organisation ne pouvait même pas envoyer du courrier à tous les électeurs de cette circonscription sans la dépasser. Les limites ont augmenté depuis la Harpiste cas, mais il en va de même pour les coûts. De plus, le paysage de la publicité a considérablement changé, les médias sociaux jouant un rôle beaucoup plus important avec une structure de coûts très différente.
Dans quelques semaines à peine, les élections fédérales seront à nos portes, et comme toutes les élections, il y a beaucoup en jeu. Nous avons tous besoin d'informations pour nous assurer que notre choix démocratique s'exerce avec le plus de connaissance possible des conséquences potentielles. Ironiquement, obtenir de bonnes informations est de plus en plus difficile dans ce qui est censé être l'ère de l'information. Nous sommes inondés de tant de données et de contenus provenant d'une si grande variété de sources qu'il peut être difficile de savoir ce qui est fiable et ce qui est suspect. Mais cela ne justifie pas de restreindre l'expression en l'absence de preuves convaincantes qu'il est nécessaire de le faire. Cela ne justifie certainement pas de fixer des règles et des limites arbitraires qui n'ont pas de fondement clair dans les faits.
Comme le montre le dernier article d'Élections Canada, nos règles actuelles concernant les dépenses sont difficiles à interpréter et donc difficiles à respecter. Les limites semblent arbitraires et sont fixées par des élus qui pourraient tirer avantage de restreindre ce que les « étrangers » peuvent dire pendant la période électorale. Nous pouvons tous convenir que la campagne explicite pour un parti, un candidat ou un autre devrait être réglementée, mais lorsque nous nous plions au « plaidoyer pour un problème » et que nous essayons ensuite de discerner quand un problème devient partisan, les eaux se brouillent. Comme l'a dit un jour la Cour suprême des États-Unis, « Ce qui sépare la défense des intérêts et la défense des intérêts politiques, c'est une ligne dans le sable tracée par une journée venteuse ». comme si nous vivions un temps difficile cette saison électorale.
1. Harper c. Canada, 2004 CSC 3.
2. McConnell c. Federal Election Commission, 540 US 93 (2003) et Federal Election Commission c. Wisconsin Right to Life, Inc., 551 US 449 (2007).
– Cara Zwibel, directrice du programme des libertés fondamentales, czwibel@ccla.org
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