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Je voulais partager certaines des raisons pour lesquelles l'Association canadienne des libertés civiles n'abandonne pas notre combat pour les droits de mobilité des Canadiens pendant COVID, et pourquoi nous faisons appel de la décision de la Cour suprême de Terre-Neuve-et-Labrador d'il y a quelques semaines, maintenant l'interdiction de voyager de cette province. En vertu des restrictions actuelles, les personnes de l'extérieur du Canada atlantique ne peuvent pas entrer dans la province à moins d'une exemption spéciale.

Certains se sont demandé pourquoi il s'agit d'un combat que nous jugeons important. Beaucoup ont même suggéré qu'il y a quelque chose d'imprudent ou d'égoïste à contester les règles qui sont ostensiblement en place pour protéger les résidents de la province (en particulier s'ils semblent fonctionner). Mais il y a bien plus que la validité d'une seule restriction de voyage en jeu ici. Demander aux gouvernements de défendre leurs décisions devant nos tribunaux est un exercice d'engagement civique – un exercice que nous pensons être d'une importance vitale.

Dans des circonstances normales (c'est-à-dire avant COVID), nous sommes tous censés obéir à la loi. Mais depuis mars, ces lois sont devenues à la fois omniprésentes et, dans de nombreux cas, difficiles à suivre. Certaines recommandations et réglementations émanant d'un ordre de gouvernement entrent en conflit avec celles provenant d'un autre. Certains changent si vite que nous ne pouvons pas suivre. Et certains n'ont tout simplement pas de sens – ils semblent arbitraires et largement sans rapport avec l'objectif de maintenir les taux d'infection bas ou de protéger les plus vulnérables.

Certaines règles entourant les déplacements interprovinciaux démontrent l'arbitraire par excellence. Dans le cas de Terre-Neuve-et-Labrador, un résident de cette province peut se rendre en Ontario et retourner dans la province où il doit s'isoler pendant 14 jours. Si un compagnon de l'Ontario souhaite se joindre à eux (auto-isolement séparément), pas de dés - ils ne peuvent pas entrer dans la province du tout, sauf dérogation spéciale. Un résident de la Nouvelle-Écosse peut entrer à Terre-Neuve sans avoir à s'isoler, mais quelqu'un qui voyage de l'Alberta à la Nouvelle-Écosse et s'y isole devra le faire à nouveau s'il entre à Terre-Neuve-et-Labrador. Au Manitoba, les personnes voyageant dans la province en provenance de l'ouest ou du nord-ouest de l'Ontario n'ont pas à s'isoler. Ceux qui arrivent de l'est, y compris du Canada atlantique, le font. Cette règle aurait pu avoir un sens lorsqu'elle a été instituée pour la première fois en juin. À cette époque, l'ouest du Canada avait des taux d'infection nettement inférieurs à ceux de l'Ontario ou du Québec – bien que le Canada atlantique ait également des taux plus faibles. Mais alors que les chiffres ont changé depuis lors, les règles n'ont pas changé. Pourquoi?

L'une des raisons est que lorsque le gouvernement nous dit qu'une règle est en place pour notre sécurité, il peut devenir très difficile pour lui de dire qu'elle n'est plus nécessaire, même s'il n'y a pas de justification convaincante pour justifier son maintien. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous nous inquiétons des prises de pouvoir du gouvernement et des règles arbitraires en cas d'urgence – elles peuvent persister. Cette inquiétude est exacerbée dans une situation comme celle à laquelle nous sommes confrontés avec COVID-19 – une situation où il n'y a pas de voie claire ou évidente pour sortir des circonstances dans lesquelles nous nous trouvons. Alors que beaucoup placent leurs espoirs dans un vaccin, rien ne garantit que nous en trouverons un efficace, qu'il arrivera bientôt ou qu'il sera largement disponible et accessible à tous ceux qui le souhaitent ou en ont besoin. Face à tout cela, remettre en cause et remettre en cause des règles arbitraires ou injustes n'est pas seulement notre droit, c'est notre responsabilité. Ce faisant, nous traçons des lignes autour des limites de la loi, des limites imposées aux gouvernements et de l'étendue de notre Constitution.

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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