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L'ACLC et 9 organisations partenaires ont fait un autre pas en avant dans notre tentative d'arrêter la surveillance de masse des systèmes de communication en réseau du monde. Aujourd'hui, notre demande de renvoi devant la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l'homme a été acceptée. Cela signifie que la plus haute Cour européenne des droits de l'homme examinera notre argument selon lequel la surveillance routinière et quotidienne de millions de communications dans le monde à des fins de sécurité nationale est incompatible avec le droit des droits de l'homme et injustifiable dans une démocratie.

L'ACLC participe à cette lutte parce que les lois qui permettent la collecte en masse de données de communication nous concernent tous. Les messages que nous envoyons chez nous au Canada circulent avec ceux de tous les autres pays sur Internet et sont sujets à une interception en masse, sans aucun soupçon que nous avons fait quelque chose de mal. Nous menons ce combat depuis longtemps, en nous appuyant sur chaque succès. En 2013, le lanceur d'alerte Edward Snowden a révélé l'étendue et la portée incroyables de la surveillance de masse nous affectant tous. L'ACLC s'est jointe à nos collègues internationaux pour défier le régime britannique, ce qui a été largement documenté dans les révélations de Snowden.

Nous avons demandé au UK Investigatory Powers Tribunal (IPT) – le tribunal britannique très secret qui entend les plaintes contre le GCHQ, le MI5 et le MI6 – d'examiner si l'agence britannique de renseignement sur les transmissions (GCHQ) interceptait des e-mails à destination et en provenance de 10 organisations de droits et libertés (y compris CCLA), si une telle interception était légale et s'il s'agissait d'une violation du droit à la vie privée en vertu de l'article 8 de la loi britannique sur les droits de l'homme. En 2014, l'IPT a découvert que les agences de renseignement britanniques avaient espionné illégalement les communications d'Amnesty International et du Legal Resources Centre d'Afrique du Sud. Le tribunal a également conclu que le partage de renseignements britanniques avec les États-Unis, qui était régi par un cadre juridique secret, était illégal jusqu'à ce qu'il soit divulgué au cours de la procédure. Malheureusement, l'IPT a jugé que ces pratiques pouvaient en principe être conformes aux obligations du Royaume-Uni en matière de droits de l'homme. C'est la conclusion contestée par la Cour EDH.

Nous ne sommes pas d'accord sur le fait que l'interception de masse puisse jamais, en principe, respecter les obligations en matière de droits de l'homme, et nous avons donc lancé une affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme pour défendre cette position. Le 13 septembre 2018, la Cour EDH a statué que les lois britanniques permettant la surveillance de masse violent les droits à la vie privée et à la liberté d'expression. C'était une autre victoire importante. Cependant, l'arrêt n'est pas allé assez loin en ce qui concerne l'illégalité des pouvoirs d'interception en masse et les lacunes fondamentales du partage de renseignements entre États sur la base d'interceptions de communications. Notre argumentation est simple et fondée sur des principes : « le fait qu'il soit désormais possible pour l'État de conserver des informations privées sur la population d'une nation entière (ou même de plusieurs nations) … et que la conservation de telles informations puisse être utile sur le plan opérationnel, ne justifie pas la intrusion de le faire. Les requêtes auprès de la Grande Chambre sont acceptées à titre exceptionnel ; c'est un témoignage de l'importance publique de la question de la surveillance de masse que notre cas a été accepté. Cela ouvre la possibilité à l'ACLC et à nos partenaires, l'American Civil Liberties Union (ACLU), Amnesty International, Bytes for All, l'Egyptian Initiative for Personal Rights, l'Union hongroise des libertés civiles, le Conseil irlandais pour les libertés civiles, le Legal Resources Centre, Liberty et Privacy International à continuer de faire pression pour que la Cour considère que des pouvoirs massifs ne peuvent jamais être justifiés dans une démocratie respectueuse des droits. C'est un long combat. C'est un combat important. Et nous continuons d'avancer.

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À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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