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Nos représentants élus au sein d'un comité chargé de superviser nos agences de sécurité nationale devraient-ils avoir la capacité de "dénoncer" au parlement s'ils trouvent des problèmes flagrants ou une illégalité ? Comment une forte responsabilité envers le public peut-elle être équilibrée avec le secret qui peut souvent faire partie intégrante d'opérations de sécurité nationale efficaces ? La loi qui a créé le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement (NSICOP) a-t-elle bien fait les choses ?

Ces questions sont au cœur d'un dossier plutôt technique dans lequel l'ACLC intervient. Ryan Alford c. Canada est une affaire qui soulève des questions sur le privilège parlementaire et le régime de sécurité nationale du Canada.

La demande devant la Cour supérieure de l'Ontario a été initiée par le professeur Ryan Alford, professeur de droit à la faculté de droit de l'Université Lakehead. Il fait valoir que la loi qui a établi le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement du Canada (NSICOP) a indûment retiré le privilège parlementaire aux membres du NSICOP et que cela ne peut se faire sans un amendement constitutionnel. La suppression du privilège parlementaire a pour effet de réduire efficacement la capacité du comité à partager publiquement des informations, même s'il estime qu'il est absolument nécessaire que le public soit au courant d'un problème qu'il identifie.

La loi NSICOP exige que les membres du comité, qui ont accès aux informations sensibles de sécurité nationale et de renseignement, les gardent confidentielles. Ils peuvent faire l'objet de poursuites en vertu de la Loi sur la protection de l'information si des informations obtenues dans l'exercice de leur rôle au sein du comité sont divulguées. Dans des circonstances normales, les déclarations faites par des députés à la Chambre des communes ou au Sénat ne feraient pas l'objet de poursuites parce qu'elles sont protégées par le privilège parlementaire qui immunise les sénateurs et les députés contre ce qui se dit au Parlement. L'article 12 de la loi NSICOP élimine ce privilège dans certaines circonstances. L'affaire examinera si cela viole la constitution. L'ACLC est intervenue pour attirer l'attention de la Cour sur la façon dont d'autres juridictions ont tenté de donner au Parlement un contrôle significatif sur les questions de sécurité nationale sans éliminer le privilège parlementaire. Nous présentons également des mémoires sur la façon de concilier le privilège parlementaire avec la Charte canadienne des droits et libertés.

L'ACLC est reconnaissante de l'excellente assistance pro bono de Ranjan Agarwal et Alysha Pannu de Bennett Jones. L'affaire est entendue le 21 janvier 2022.

Le mémoire de l'ACLC est disponible ICI.

Par : Cara Zwibel et Brenda McPhail

À propos de l’Association canadienne des libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des partisans dans tout le pays. Fondée en 1964, c’est une association de défense des droits de la personne qui opère à l’échelle du Canada pour défendre les droits, la dignité, la sécurité et les libertés de toute la population.

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