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Le 22 juillet 2024, l'ACLC et Mme Kimberley Taylor ont déposé devant la Cour suprême du Canada (CSC) leur mémoire d'appelant dans la contestation constitutionnelle de la restriction de voyage imposée par le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador (T.-N.-L.) pendant la pandémie de COVID-19. Notre position est que les restrictions de voyage interprovinciales portent atteinte aux droits de mobilité des personnes résidant au Canada. Ces droits de mobilité sont protégés par l'article 6 de la CharteDans une société libre et démocratique, ces droits ne devraient pas être limités, à moins que des limites spécifiques ne soient nécessaires, proportionnées et aussi minimales que possible.  

En mai 2020, en réponse à la pandémie de COVID-19, le médecin hygiéniste en chef de Terre-Neuve-et-Labrador a interdit à toute personne d'entrer dans la province, à l'exception des résidents de Terre-Neuve-et-Labrador, des travailleurs asymptomatiques et des personnes autorisées à entrer dans la province dans des circonstances atténuantes. Taylor, une citoyenne canadienne résidant en Nouvelle-Écosse, s'est vu refuser une exemption pour entrer à Terre-Neuve-et-Labrador afin d'assister aux funérailles de sa mère. Une semaine plus tard, après avoir soumis une demande de réexamen, elle a finalement obtenu une exemption. Aucune raison ne lui a été fournie dans les deux cas.  

La CCLA et Taylor ont contesté la constitutionnalité de la restriction de voyage de Terre-Neuve-et-Labrador. En septembre 2020, le tribunal de première instance La Cour suprême du Canada a conclu que la restriction de voyage violait l’article 6, mais que cette violation était justifiée au regard de l’article 1. Nous avons porté l’affaire devant la Cour d’appel de Terre-Neuve-et-Labrador. En août 2023, la Cour d’appel a refusé de trancher le bien-fondé de l’appel, estimant que la question était sans objet puisque la restriction de voyage avait été levée et que la pandémie de COVID-19 était désormais terminée. Le 25 avril 2024, la Cour suprême du Canada a accordé à l’ACLC et à Taylor l’autorisation d’interjeter appel de cette affaire. 

Dans notre mémoire, nous soutenons que même si la restriction de voyage a été levée, le bien-fondé de l'appel devrait toujours être tranché par la CSC en raison de l'importance considérable des questions constitutionnelles soulevées et de la pénurie de jurisprudence les traitant. Charte La question de savoir si la Loi protège le droit des résidents canadiens de circuler librement d’une province à l’autre et quelles restrictions peuvent raisonnablement être imposées à ce droit en vertu de l’article premier est une question qui a grandement besoin d’être clarifiée. L’intervention de la CSC est d’autant plus importante à la lumière de la quasi-inévitabilité d’une future situation d’urgence – qu’il s’agisse de santé publique, de changement climatique ou même de guerre – et de la nécessité pour les gouvernements de tous les ordres de se préparer à cette éventualité conformément à la Charte. 

L'ACLC est reconnaissante pour l'excellent pro bono travaux de Paul Pape et Mitchell McGowan de Pape Chaudry LLP dans ce dossier. 

Le mémoire des appelants de la CCLA et de Taylor peut être lu ICI. 

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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