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L'Association canadienne des libertés civiles a déposé aujourd'hui son mémoire à la Cour d'appel de l'Ontario, dans le cadre de ses efforts continus pour mettre fin à la pratique fédérale déraisonnable de l'isolement cellulaire indéfini, en particulier des autochtones et des malades mentaux. Les arguments écrits comprennent des preuves graphiques des horreurs de l'isolement cellulaire : les cellules sont minuscules et parfois sans fenêtre. Le détenu est enfermé pendant 22 heures. Il n'y a pas de contact humain significatif [1] : Dans les moments où je n'avais que mon stress et ma dépression, j'allais profondément dans mes pensées. Je me souviendrais de tous ceux qui me montraient de la haine […] Et je pensais ; si je pouvais recommencer, je mettrais tout simplement fin à ma vie. Plus je passais longtemps isolé, plus je commençais à me sentir comme si je n'étais pas vraiment humain. […] J'ai commencé à me sentir comme un animal. Les jours ont commencé à courir ensemble. Je n'avais aucun moyen de savoir combien de temps je serais en isolement. Je voulais juste abandonner la vie et j'ai failli le faire. À plusieurs reprises, j'ai fait un nœud coulant et j'ai prévu de me suicider, avant de me prononcer contre.[2] Beaucoup tentent de s'échapper par le suicide, et trop y parviennent [3] : je l'entendais à travers les murs. Il pleurait et suppliait d'être libéré. Je me sentais mal pour lui alors quand les gardes sont arrivés, je les ai prévenus que je pensais qu'il pourrait se faire quelque chose. Ensuite, il a commencé à donner des trucs aux gens dans les cellules autour de lui. C'est à ce moment-là que j'ai su que c'était vraiment mauvais. Une nuit, il s'est pendu au couvercle du détecteur de fumée à l'aide de draps. Il lui a fallu beaucoup de temps pour mourir. Je pouvais l'entendre s'étouffer et s'étouffer. C'était comme pour toujours. Les gardes ne sont venus l'abattre que le lendemain matin… Cela m'a mis en colère et profondément triste. « Arrêtez la torture. Retirez l'appel en Colombie-Britannique et corrigez le projet de loi fédéral qui continue d'autoriser l'isolement cellulaire indéfini », a déclaré Michael Bryant. Le factum est disponible ici.

[1] DÉCISION, DOSSIER D'APPEL DE L'APPELANT ET COMPENDIUM [ABC], ONGLET 4, AU PAR. 252 : LE JUGE DE PREMIÈRE Instance A DÉCIDÉ QUE LE CONTACT DES DÉTENUS EN SÉLECTION AVEC LE PERSONNEL DU SERVICE CORRECTIONNEL DU CANADA EST « PERFUNCTOIRE ». VOIR PAR EX. PHOTO DE CELLULE, ABC, ONGLET 8 ; PHOTO DE LA CELLULE À COLLINS BAY, ABC, TAB 9; PHOTO DE REPAS À COLLINS BAY, ABC, TAB 10; PHOTO DE TORONTO STAR, ABC, ONGLET 11.
[2] AFFIDAVIT DE JR, ASSERMENTÉ LE 20 AVRIL 2017, ABC, ONGLET 12, AUX PARAS. 25-27, 34-36.
[3] RAPPORT ANNUEL DES OCI 26 JUIN 2015, ABC, ONGLET 13 ; AFFIDAVIT DE TN, ASSERMENTÉ LE 21 AVRIL 2017, ABC, ONGLET 14 ; AFFIDAVIT DE JH, ASSERMENTÉ LE 20 AVRIL 2017, ABC, ONGLET 15 ; AFFIDAVIT DE JR, ASSERMENTÉ LE 20 AVRIL 2017, ABC, ONGLET 12.
[4] AFFIDAVIT DE TN, ASSERMENTÉ LE 21 AVRIL 2017, ABC, ONGLET 14, AU PAR. 34.

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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