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Le 11 mai 2021, l'Association canadienne des libertés civiles et le Contrôler le projet de cartographie de la pandémiet a publié un nouveau rapport examinant le maintien de l'ordre des commandes COVID-19 au Canada entre septembre 2020 et mars 2021. Le rapport, COVID-19 et application de la loi au Canada : la deuxième vague, examine l'utilisation d'amendes coercitives et l'application de la loi pour répondre à une crise de santé publique.

Notre nouveau rapport révèle que, au cours de la deuxième vague de COVID-19, de nombreuses juridictions où il y avait auparavant des formes limitées d'application de COVID-19, ont infligé un nombre croissant d'amendes punitives. Dans de nombreuses régions du pays, les dirigeants politiques ont continué de se concentrer sur l'application des sanctions alors même que les inégalités sociales à l'origine de la propagation de cette pandémie et les défis spécifiques auxquels les communautés racialisées et à faible revenu sont confrontées pour accéder aux services de santé sont devenus de plus en plus clairs.

Nous avons pu obtenir des données complètes documentant le nombre de contraventions émises pour des violations présumées des lois liées à la COVID-19 dans cinq juridictions : Colombie-Britannique, Manitoba, Ontario, Québec et Nouvelle-Écosse. Les données montrent que le recours aux amendes punitives a augmenté dans la plupart des juridictions étudiées. Le Québec et le Manitoba étaient les plus punitifs des cinq juridictions, où des statistiques détaillées sur l'exécution étaient disponibles. Vous pouvez lire un résumé rapide des données dans chaque juridiction dans notre fiche d'information, En chiffres : la deuxième vague d'application de la loi COVID-19 au Canada.

La situation au Québec est particulièrement préoccupante. Le Québec a certaines des ordonnances COVID-19 les plus répressives, y compris un couvre-feu à l'échelle de la province qui est en vigueur depuis des mois, même au cours des mois où les taux d'infection au COVID-19 de la province étaient en baisse. La contravention dans la province a augmenté de façon exponentielle entre octobre 2020 et mars 2021, atteignant un sommet de 3 309 amendes en mars 2021. En avril 2021, les agents d'application de la loi du Québec ont infligé un total de 5 060 amendes; depuis le début de la pandémie, la province a émis plus de 16 000 contraventions COVID-19, totalisant plus de $24 millions d'amendes.

Le recours à des mesures punitives d'application de la loi a tendance à nuire de manière disproportionnée à ces communautés – y compris les Noirs et les membres d'autres communautés racialisées, les Autochtones, ceux qui vivent l'itinérance, les problèmes de santé mentale et la toxicomanie – qui font déjà l'objet de pratiques policières disproportionnées et préjudiciables. Des études d'autres juridictions nationales qui collectent et publient des données fondées sur la race sur les réponses de la police au COVID-19 ont largement affirmé que les modèles de police discriminatoires préexistants se reflètent également dans l'application du COVID-19. Bien qu'anecdotique, dans notre rapport de juin 2020 sur le COVID-19 et l'application de la loi, Restez en dehors de l'herbe, nous avons mis en évidence de nombreux incidents préoccupants d'arrêts et de contraventions liés à COVID par des personnes racialisées, des immigrants récents, des couples de même sexe, des personnes âgées et des personnes sans-abri.

S'appuyer fortement sur des amendes punitives et sur le maintien de l'ordre est également d'une efficacité discutable du point de vue de la santé publique. Essayer de punir les gens pour qu'ils se conforment à des lois larges, confuses et vagues n'aura probablement aucun impact significatif sur le comportement et tend à éloigner les populations marginalisées des services et des soutiens dont elles ont besoin.

Alors que les gouvernements canadiens s'apprêtent à s'attaquer à une troisième vague et, à tous égards, plus difficile de la pandémie de COVID-19, nous les exhortons à rester concentrés sur des interventions de politique de santé publique fondées sur des preuves telles que le soutien communautaire, les congés de maladie payés et l'éducation, plutôt que mesures d'exécution punitives. Nous ne pouvons pas contrôler notre sortie de cette pandémie.

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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