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TORONTO — Anaïs Bussières McNicoll, directrice du Programme des libertés fondamentales de l'Association canadienne des libertés civiles, a fait la déclaration suivante :

Il a été rapporté que, tôt le matin du 11 mai 2024, la police d'Edmonton a eu recours à la force pour démanteler un campement prétendument pacifique situé sur le campus de l'Université de l'Alberta, dans le cadre d'un mouvement de protestation étudiante.

Sur la base de photos publiées, d'enregistrements vidéo et de témoignages oculaires, il apparaît que les policiers ont frappé plusieurs manifestants avec des matraques et utilisé des gaz lacrymogènes ainsi que des balles non létales dans le cadre de leur intervention. Bien que la police n'ait fait état d'aucun blessé, le groupe étudiant organisateur a déclaré que quatre manifestants avaient été blessés à des degrés divers, dont un aurait été envoyé à l'hôpital après avoir été retrouvé au sol près du campus.

Ce sont des allégations graves.

En l'absence de menace pour la sécurité physique des individus, il était du devoir de la police de respecter la liberté d'expression et la liberté de manifester des manifestants. De solides protections de ces libertés fondamentales sont essentielles dans notre démocratie. Les protestations, et en particulier le militantisme étudiant, ont joué un rôle déterminant dans la garantie des droits liés à diverses questions allant de la baisse des frais de scolarité au changement climatique. Pensez par exemple à la grève étudiante de 2012 au Québec, qui a culminé avec l'arrêt des augmentations des frais de scolarité par le gouvernement.[1] De même, la Divest Canada Coalition, une coalition de 30 groupes d'étudiants d'établissements à travers le Canada appelant au désinvestissement des combustibles fossiles, a organisé des manifestations qui ont abouti à plusieurs désinvestissements complets ou partiels de la part des universités.[2]

Même si l’on ne s’aligne pas sur une manifestation spécifique, il est impératif de reconnaître que les manifestations constituent un outil essentiel pour sauvegarder la démocratie et garantir la liberté de chacun. De même, soutenir la liberté d’expression ne devrait pas impliquer un soutien – ou une critique – de la cause ou de l’opinion sous-jacente exprimée.

Les actions signalées par la police d'Edmonton à l'égard de ce qui était prétendument une manifestation pacifique soulèvent de sérieuses inquiétudes et de sérieuses questions. C'est pourquoi nous avons écrit aujourd'hui à la Commission de police d'Edmonton pour exiger qu'une enquête indépendante, approfondie et transparente sur la conduite de la police d'Edmonton au petit matin du 11 mai 2024 soit menée sans délai.

Il est crucial qu'une telle enquête soit menée pour faire la lumière sur les raisons pour lesquelles la police d'Edmonton s'est sentie en droit de mettre fin à une manifestation pacifique et pourquoi une telle intervention a dégénéré en recours à la force qui aurait blessé certains manifestants.

[1] https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/quebec-protestation-etudiante-de-2012.
[2] https://www.divestcanada.ca/successes/.

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À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles
L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des partisans dans tout le pays. Fondée en 1964, c’est une association de défense des droits de la personne qui opère à l’échelle du Canada pour défendre les droits, la dignité, la sécurité et les libertés de toute la population.
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media@ccla.org

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