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Une semaine après le Black Friday, le Bleak Friday pourrait être rendu pour la liberté de la presse si la Cour suprême du Canada rejette un appel majeur en matière de liberté de la presse. Dans R. c. Vice Media Canada Inc., 2017 ONCA 231, la Cour d'appel de l'Ontario a annoncé de mauvaises nouvelles pour la liberté de la presse. Ce fut une double perte pour les médias car non seulement Vice Media a été contraint de remettre ses reportages à la police, mais les reporters ne pouvaient pas rendre compte des parties mêmes de l'enquête policière utilisées pour justifier l'enrôlement des médias dans une enquête policière. . Si la police s'est appuyée sur des preuves indésirables pour obtenir le mandat arrachant le matériel confidentiel des mains de Vice Media, Vice Media ne pouvait pas contester cette ordure car elle était soumise à une ordonnance de bâillon. Bref, les pouvoirs de la police ont été étendus et la liberté de la presse a été réduite.

L'Association canadienne des libertés civiles a fait appel au légendaire cabinet de litige Lerners LLP pour faire valoir nos arguments devant la Cour suprême du Canada, qui devrait rendre sa décision dans cette affaire ce vendredi 30 novembre. L'affaire met au centre la question de la protection des sources journalistiques et découle d'un reportage réalisé par le journaliste de Vice Media Ben Makuch sur Farah Shirdon, un homme qui aurait quitté le Canada pour rejoindre le groupe terroriste ISIS. Makuch a eu plusieurs conversations par SMS avec Shirdon, ce qui a entraîné la publication par Vice de trois histoires à son sujet. La GRC a demandé et obtenu une ordonnance de production par la Cour, obligeant Makuch à remettre les conversations avec Shirdon.

Le tribunal a également déclaré que les documents justificatifs justifiant l'ordonnance de production devaient être scellés et ne seraient donc pas publics. Makuch et Vice ont contesté l'ordre de production, arguant que ce type de produit de travail journalistique doit être protégé lorsqu'il implique une source confidentielle. Si les sources savaient que leurs communications avec les journalistes pourraient être transmises à la police à des fins d'enquête, il n'y aurait aucune raison de parler à la presse, ce qui porterait atteinte au droit du public de savoir. Vice et Makuch ont également contesté l'ordonnance de mise sous scellés et l'interdiction de publication qui s'appliquaient pour protéger efficacement de l'examen public les preuves sur lesquelles l'État s'était appuyé pour obtenir l'ordonnance de production.

L'ACLC se concentrait dans cette affaire sur l'interdiction de publication et le droit du public de savoir. Nous avons soutenu qu'une interdiction de publication indéfinie n'est pas appropriée, en particulier lorsqu'une grande partie du matériel soumis à l'interdiction est déjà dans le domaine public. Nous avons également soutenu que le matériel utilisé pour appuyer l'octroi d'une interdiction de publication doit être rendu public si une ordonnance de mise sous scellés ne peut être justifiée. L'examen public d'une enquête est essentiel au droit d'un accusé à un procès équitable et doit être mis en balance avec tout effet prétendument préjudiciable associé à la publication d'informations issues de l'enquête policière.

La décision de la Cour suprême vendredi sera importante pour la liberté de la presse au Canada et pour l'ouverture de nos tribunaux et de notre système de justice pénale. La Cour réduira-t-elle l'espace dont disposent les journalistes pour mener des enquêtes dans l'intérêt public, ou défendra-t-elle les droits des Canadiens à une presse libre et indépendante?

L'ACLC surveillera.

À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.

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