L'ACLC a longtemps préoccupé sur le recours généralisé à l'isolement dans les prisons et les prisons canadiennes – une pratique qui a impacts significatifs sur les droits fondamentaux des détenus. Récemment, L'ACLC a soumis un mémoire complet au ministère de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels de l'Ontario (MCSCS), qui examine actuellement les pratiques d'isolement dans les prisons de la province.
Malheureusement, des données complètes sur le recours à l'isolement dans les établissements correctionnels de l'Ontario n'ont pas été rendues disponibles. Cependant, les informations dont nous disposons sont préoccupantes. Il a été récemment révélé que, sur une période de cinq mois en 2015, plus de 1600 prisonniers ont été admis en isolement dans seulement deux prisons de l'Ontario. Pendant ce temps, sur une période de cinq mois en 2014, au moins 360 détenus ontariens ont été placés en isolement pendant 30 jours consécutifs ou plus. Au total, 40% de ces détenus avaient identifié des problèmes de santé mentale ou d'autres besoins particuliers.
Dans le mémoire soumis au MSCSC, l'ACLC a demandé à l'Ontario de s'engager à abolir la ségrégation dans toutes les circonstances sauf exceptionnelles, avec des protections procédurales strictes et des mécanismes améliorés de surveillance, d'examen et de responsabilisation. Plus précisément, l'ACLC a avancé 15 recommandations concrètes, notamment :
- S'engager dans l'objectif d'abolir la ségrégation, sauf dans les circonstances les plus atténuantes et temporaires;
- Explorer et mettre en œuvre des alternatives à l'isolement, telles qu'utilisées dans d'autres juridictions ;
- Appliquer une interdiction d'isoler les détenus atteints de maladie mentale ;
- Fixer des limites fermes au temps qu'un détenu peut légalement passer en isolement, y compris une interdiction absolue des placements à long terme en isolement (plus de 15 jours);
- Veiller à ce que les détenus en isolement aient accès à tous les droits standards, y compris les visites familiales, les appels téléphoniques, la programmation et l'exercice ;
- Créer un processus d'examen indépendant doté d'arbitres impartiaux et formés en droit, afin de procéder à des examens externes de tous les placements en isolement ; et,
- Renforcer la surveillance des prisons de l'Ontario, conformément à la Protocole facultatif à la Convention contre la torture, auquel le Canada s'est récemment engagé à se joindre.
Pour citer la juge Louise Arbour, qui a mené en 1996 une enquête révolutionnaire sur les violations des droits de la personne dans une prison fédérale, « [nous] devons briser l'état d'esprit qui suppose l'inévitabilité de la ségrégation ». Des changements importants dans la législation, les politiques, la surveillance et la culture correctionnelle sont nécessaires pour garantir que les détenus ne soient plus soumis à des conditions inhumaines dans les cellules d'isolement.
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