Gregory Allen a été placé à l'isolement car il est en fauteuil roulant. Il a été détenu à l'isolement pendant 412 jours en raison de son handicap. C'était contraire à l'éthique, illégal et mauvais à bien des égards. En conséquence, lorsque M. Allen a déposé une plainte en matière de droits de la personne, l'ACLC a demandé et obtenu l'autorisation d'intervenir afin de soulever auprès du Tribunal certaines de nos très sérieuses préoccupations.
L'isolement cellulaire est une pratique nocive qui peut causer de l'anxiété, une perte de contrôle, des idées suicidaires et bien d'autres méfaits dévastateurs.
Ces méfaits sont fortement exacerbés et peuvent devenir irréversibles et permanents en cas d'isolement prolongé ou indéfini. L'isolement prolongé est défini en droit international, et de plus en plus au Canada, comme toute période d'isolement dépassant 15 jours. M. Allen a été détenu à l'isolement pendant 397 jours au-delà de cette période.
Compte tenu des dommages extrêmes, bien connus et bien connus causés par l'isolement, il existe des restrictions légales régissant le moment où une personne peut être placée dans cette condition. Ils concernent principalement la dangerosité et le risque pour un individu ou la prison. Être en fauteuil roulant ne répond en aucun cas aux règles légales du placement en isolement – et pourtant c'est ce qui est arrivé à M. Allen. Ce qui illustre une autre préoccupation sérieuse concernant la pratique, son fonctionnement et la raison pour laquelle il est si essentiel que la loi ne laisse pas ces décisions entre les mains des agents correctionnels sans règles claires, transparence et mesures de responsabilisation et de surveillance solides. Les prisons sont des mondes fermés, généralement hors de la vue du reste du public. Les personnes dans ces institutions ont souvent un accès très limité, voire pas du tout, aux protections juridiques. Exemple concret – M. Allen a été détenu, illégalement, à l'isolement pendant 412 jours, et ce n'est qu'après sa libération qu'il a pu déposer une plainte en matière de droits de la personne. C'est pourquoi les organes d'inspection et de surveillance externes, ainsi que les individus, doivent être autorisés à pénétrer dans les prisons, et pourquoi une surveillance externe indépendante et solide est nécessaire.
Enfin, une personne handicapée peut être plus vulnérable que les autres détenus et peut fréquemment avoir besoin d'un meilleur accès aux soins de santé et à d'autres types d'hébergement. C'était certainement le cas de M. Allen. En raison d'une blessure antérieure, il avait besoin de douches quotidiennes pour protéger sa peau et était incapable de digérer correctement certains aliments. Et pourtant, les conditions d'isolement sont pires que pour les autres détenus, l'accès aux soins de santé est plus faible et l'hébergement de M. Allen était très insuffisant, malgré le fait qu'un médecin de la prison avait approuvé ces hébergements comme nécessaires pour lui.
Et comme si cela ne suffisait pas, lorsque M. Allen a déposé sa plainte en matière de droits de la personne, la province a ajouté l'insulte à l'injure en faisant valoir qu'elle avait placé M. Allen en isolement afin de tenir compte de son handicap. Les accommodements sont censés améliorer la situation d'une personne et la rendre plus équitable.
Garder quelqu'un pendant 412 jours dans un état où sa santé et son bien-être de base ne sont pas assurés et où sa santé mentale est gravement menacée est tout le contraire d'un accommodement.
En tant qu'intervenante dans l'affaire, l'ACLC a fourni des arguments — écrits et oraux — pour faire part au Tribunal des nombreuses préoccupations soulevées par cette situation. Par la suite, M. Allen a conclu un règlement directement avec la province (l'ACLC en tant qu'intervenant n'a pas participé au règlement). Les règlement comprend une certaine protection pour les personnes handicapées dans les prisons de l'Ontario, mais il reste encore beaucoup de travail à faire.
Vous pouvez lire notre factum ICI.
À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles
L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.
Pour les médias
Pour d'autres commentaires, veuillez nous contacter à media@ccla.org.
Pour les mises à jour en direct
Veuillez continuer à vous référer à cette page et à nos plateformes de médias sociaux. On est dessus Instagram, Facebook, et Twitter.