Trop de charges COVID, trop de contraventions, trop d'amendes. C'est une crise de santé publique, pas une crise d'ordre public. Trop de Canadiens qui font de leur mieux ont été accusés en vertu des nouvelles lois COVID – des lois qui changent rapidement, différant d'une ville à l'autre, d'une province à l'autre. C'est confu. Un jour, c'est bien d'aller ici, mais pas là-bas, et le lendemain, ça change. Au lieu de compter sur la police et les responsables de l'application des règlements pour éduquer et avertir le public de ces nouveaux changements, des blitz arbitraires d'application de la loi ont été lancés dans trop de régions du Canada.
Les promeneurs de chiens, les familles qui respirent l'air frais et les erreurs honnêtes ont fait l'objet d'accusations que certains ne peuvent tout simplement pas combattre ou ne peuvent pas payer. Les sans-abri font face à des choix impossibles : rester dans un refuge surpeuplé ou risquer une charge à l'extérieur. Le profilage racial devient également une réalité pour trop de minorités à l'extérieur, pendant COVID. Et les sanctions financières imposées sont extrêmement disproportionnées par rapport à l'infraction présumée – en particulier dans le contexte d'un chômage massif et de difficultés financières.
Nous avons donc lancé un projet pour amasser autant d'informations que possible sur les frais et les contraventions injustes pendant la pandémie. En savoir plus à ce sujet sur notre site Internet.
Notre objectif pendant cette pandémie est de prévenir les atteintes aux libertés civiles dans la mesure du possible, de demander des comptes aux autorités publiques et de se concentrer sur les personnes les plus vulnérables aux abus de pouvoir. Il existe plusieurs recours que nous recherchons régulièrement à l'ACLC, généralement dans les tribunaux et les salles de classe, mais aussi par le biais de campagnes publiques.
Il existe rarement des solutions simples pour remédier à des injustices compliquées. Chez CCLA, nous voulons explorer toutes les voies de recours pour les lois adoptées pendant COVID qui violent à tort les droits et libertés des personnes.Allons-nous essayer de combattre certaines de ces accusations, en tant que cas types? Nous y travaillons en ce moment même. Allons-nous plaider contre la sur-police du COVID fondée sur la peur ? Nous avons fait beaucoup de cela. Alors, qu'en est-il des amnisties ?
Amnisties ont été utilisées dans le passé, au Canada, des bibliothèques cherchant à récupérer des livres, en passant par l'amnistie de 1973 pour légaliser les immigrants illégaux, à la police cherchant à débarrasser les maisons des armes à feu non enregistrées. Certaines municipalités ont également utilisé des amnisties pour que les contraventions de stationnement et d'autres infractions locales soient résolues rapidement et équitablement, sans audiences qui taxent à la fois les citoyens et le système judiciaire, en abaissant le montant de la pénalité, par la loi, pour permettre des résolutions rapides. Des amnisties sont envisagées à juste titre par des organisations de défense des droits de l'homme, telles que le Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, en ce qui concerne les personnes incarcérées dans des conditions de détention dangereuses pendant cette pandémie mondiale.
Il y a cependant un risque à aller trop vite. Les amnisties peuvent être introduites prématurément par les gouvernements, comme c'est souvent le cas dans les La France après les élections présidentielles. Les amnisties gouvernementales prématurées peuvent provoquer des troubles qui subvertissent l'état de droit. Mais il n'est pas trop tôt pour commencer à réfléchir et à débattre si et comment cela pourrait être un remède efficace à l'avenir.
Que faut-il faire, collectivement et individuellement, avec les milliers d'accusations, d'ici à l'expiration des ordonnances de gestion des urgences? Pendant que nous poursuivons le travail discuté ci-dessus, nous voulons connaître vos idées, vos recommandations et vos priorités, en tant que membres, sympathisants et partisans de l'ACLC.
S'il vous plaît envoyer un courriel CCLA@CCLA.ORG et mettez « Amnesty » dans le sujet, pour nous fournir les commentaires dont nous avons besoin pour bien faire les choses. (Nous développerons également un formulaire dans la semaine pour solliciter des commentaires). C'est une campagne qui commence aujourd'hui, mais qui grandira demain.
Soyez avec nous pour lutter contre les abus de pouvoir pendant la pandémie de santé publique COVID19.
Michael Bryant
Directeur exécutif et avocat général
Association canadienne des libertés civiles
À propos de l’association canadienne sur les libertés civiles
L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des sympathisant.e.s dans tout le pays. Fondé en 1964, c’est un organisme qui œuvre à l’échelle du Canada à la protection des droits et des libertés civiles de toute sa population.
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