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Ados TikTok et amis duo, prenez note. L'ACLC intervient dans une affaire judiciaire en Ontario qui examinera les limites juridiques de l'activisme numérique. L'ACLC comparaîtra devant la Cour divisionnaire pour s'assurer que les ordonnances des tribunaux ne sont pas utilisées pour étouffer l'expression politique en ligne.

L'affaire découle de l'activisme en ligne de Brooke Dietrich, une récente diplômée universitaire qui a utilisé son compte TikTok pour appeler un groupe anti-avortement appelé 40 Days for Life. L'organisation basée au Texas organise régulièrement des veillées de prière de 40 jours à l'extérieur des hôpitaux et des centres d'avortement.

Après avoir dépassé une manifestation de 40 jours à Kitchener, en Ontario, Brooke a publié une série de vidéos qui encourageaient les utilisateurs pro-choix de TikTok à s'engager dans des contre-manifestations créatives. Dans certaines vidéos – dont une qui est devenue virale et a recueilli plus de 300 000 vues – elle a suggéré de s'inscrire en ligne pour les manifestations de 40 jours, sans intention d'y assister. Dans un autre TikTok, Brooke a mis en avant une forme de plaidoyer numérique appelée "abandon du panier", c'est-à-dire remplir un panier virtuel sur la boutique en ligne 40 Days sans finaliser l'achat, afin de mettre temporairement la marchandise en attente. Il ne semble pas que les tactiques de Brooke aient empêché les véritables participants de s'inscrire ou d'assister à l'une des manifestations des 40 jours.

En mars 2022, la Cour supérieure de justice de l'Ontario a accordé une injonction provisoire - une ordonnance temporaire du tribunal - interdisant à Brooke de s'engager dans diverses formes de défense des intérêts. La commande interdite quelqu'un de republier les TikToks de Brooke, de s'inscrire à une veillée de 40 jours sans avoir l'intention d'y assister, de participer à un «sabotage» ou à une «ingérence» dans les intérêts commerciaux ou caritatifs du groupe, ou d'encourager d'autres personnes à s'engager dans les mêmes activités.

À une date encore à déterminer, la Cour divisionnaire examinera un appel de l'injonction contre Brooke. Lors de l'appel, l'ACLC présentera des arguments sur la portée et la pertinence des injonctions qui empêchent les gens de s'engager dans des manifestations et des contre-manifestations en ligne. Notre intervention mettra l'accent sur le fait que l'expression politique - y compris l'activisme en ligne - est protégée par la Charte des droits et libertés.

Nous savons que les plateformes de médias sociaux sont des outils puissants pour les personnes de tous horizons, surtout les jeunes, pour s'exprimer. Des médias sociaux a permis aux militants de renforcer leur soutien, de dénoncer l'injustice, d'organiser des événements et de mobiliser les gens autour de questions importantes - de la justice raciale à la crise climatique en passant par les agressions et le harcèlement sexuels. Au milieu des danses virales et des duos, TikTok est devenu un forum dynamique et accessible d'expression et d'organisation politiques. Ces dernières années, les jeunes ont utilisé TikTok comme tremplin pour des formes astucieuses de protestation en ligne, telles que inonder un site Web anti-avortement au Texas et incitant à des milliers de fausses inscriptions avant un rassemblement Trump en Oklahoma.

En ligne ou hors ligne, l'ACLC croit en la liberté d'échanger des idées, d'exprimer des opinions et de participer à des manifestations - sans crainte de conséquences juridiques injustifiées. Nous croyons que les tribunaux canadiens devraient éviter d'imposer des ordonnances qui pourraient faire taire les critiques ou décourager l'expression politique. En fin de compte, nos tribunaux doivent défendre la liberté de s'engager dans des discussions et des débats démocratiques - de toutes les manières loufoques, imaginatives, musicales et captivantes que l'algorithme propose.

Vous pouvez lire le mémoire de l'ACLC ICI.

À propos de l’Association canadienne des libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des partisans dans tout le pays. Fondée en 1964, c’est une association de défense des droits de la personne qui opère à l’échelle du Canada pour défendre les droits, la dignité, la sécurité et les libertés de toute la population.

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