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DÉCLARATION DE L'ASSOCIATION CANADIENNE DES LIBERTÉS CIVILES

AU SUJET DE L'IMPACT AU CANADA SUR LES RÉFUGIÉS ET LES IMMIGRANTS
DU JANV. 27 ORDRE EXÉCUTIF DES ÉTATS-UNIS (« PROTÉGER LA NATION CONTRE LES ATTAQUES TERRORISTES PAR DES ÉTRANGERS »)

TORONTO — L'Association canadienne des libertés civiles déplore le décret exécutif (« Protéger la nation contre les attaques terroristes par des ressortissants étrangers ») émis par le président des États-Unis Donald Trump le 27 janvier 2017, en raison de son impact sur les résidents permanents, la double nationalité, les États-Unis les détenteurs d'une carte verte et les réfugiés fuyant la persécution et demandant l'asile au Canada.

Nous félicitons nos dirigeants politiques, y compris le premier ministre Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux et municipaux, qui ont réitéré que les portes du Canada sont ouvertes aux personnes fuyant la persécution, la terreur et la guerre.

Les réfugiés sont des individus fuyant la persécution qui n'ont aucun État pour les protéger, et le Canada a contracté des obligations juridiques contraignantes tant dans le Convention des Nations Unies de 1951 relative au statut des réfugiés et en Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés du Canada. Bien qu'un certain nombre de tribunaux américains aient accordé des sursis pour empêcher temporairement les expulsions (mais pas les détentions) en vertu du décret exécutif, le combat n'est pas encore terminé. 

À l'avenir, les préoccupations de l'ACLC se concentrent sur l'identification et la mise en œuvre de mesures concrètes pour protéger la double nationalité canadienne, les résidents permanents, les réfugiés et les demandeurs d'asile.

L'ACLC demande au Canada de prendre les mesures suivantes pour honorer immédiatement ses obligations constitutionnelles, juridiques et internationales :

  1. Suspendre le Accord Canada-États-Unis sur les tiers pays sûrs. L'ACLC ne considère pas les États-Unis à l'heure actuelle comme un « tiers pays sûr » au sens de l'accord.
  2. Mettre en place des procédures pour traiter les demandes des demandeurs d'asile touchés par l'interdiction, qui souhaitent chercher refuge au Canada. Les réfugiés et les demandeurs d'asile originaires de pays touchés par le décret, y compris ceux actuellement aux États-Unis, sont extrêmement vulnérables. Le Canada peut et doit les protéger.
  3. Augmenter le nombre de réfugiés acceptés par le Canada en 2017, afin d'accueillir des personnes des pays actuellement touchés par l'interdiction américaine : Syrie, Irak, Yémen, Libye, Somalie, Soudan et Iran. Le Canada doit, sans délai, augmenter ou éliminer le plafond récemment imposé sur les réfugiés parrainés par le secteur privé en provenance d'Iraq et de Syrie, et rétablir la politique permettant aux personnes de ces pays d'être considérées pour un parrainage sans certificat de réfugié du HCR ou équivalent.
  4. Veiller à ce que les compagnies aériennes canadiennes et autres entreprises commerciales ne s'entendent pas avec une commande intérieure étrangère — et refusent les cartes d'embarquement aux immigrants, aux doubles citoyens, aux réfugiés et aux demandeurs d'asile — qui discrimine sur la base du pays d'origine, de l'origine ethnique ou des croyances religieuses. Cela viole les obligations légales du Canada énoncées dans la constitution du Canada, les lois nationales et le droit international liant le Canada. L'entreprise commerciale ne peut pas être une justification pour s'engager dans la violation de la loi et des engagements humanitaires.
  5. Veiller à ce que des directives claires soient fournies par le Canada et le ministère des Affaires étrangères à tous les agents consulaires pour aider tous les Canadiens des pays américains interdits qui se trouvent à l'étranger et se retrouvent bloqués, détenus ou autrement empêchés de retourner au Canada. Ces lignes directrices doivent être conformes aux recommandations de la Commission fédérale d'enquête sur les actions des responsables canadiens en relation avec Maher Arar et de l'Enquête interne sur les actions des responsables canadiens en relation avec Abdullah Almalki, Ahmad Abou-Elmaati et Muayyed Nureddin. Le Canada doit fournir une assistance consulaire d'urgence à toute personne ayant la double nationalité qui a éprouvé des difficultés en raison de l'interdiction.
  6. Le Canada doit examiner immédiatement l'impact de nos accords de partage de renseignements avec les États-Unis, y compris, mais sans s'y limiter, lesLoi sur le partage d'informations de Sécurité Canada introduit par le projet de loi C-51 (Loi antiterroriste, 2015); les ententes d'échange d'information en vertu de l'Accord sur le périmètre de sécurité Canada-États-Unis; et l'impact particulier des agences canadiennes de sécurité nationale, y compris l'Agence canadienne de sécurité frontalière, partageant des informations avec les agences américaines. Le Canada ne peut pas permettre la discrimination fondée sur le pays d'origine, l'origine ethnique ou les croyances religieuses. Le Canada doit veiller à ce que des personnes innocentes ne soient pas mises en danger par les renseignements fournis par le Canada. Le Canada doit saisir cette occasion pour fixer des limites claires à l'information partagée avec les États-Unis.
  7. Le Canada doit immédiatement revoir la mise en œuvre de l'International Traffic in Arms Regulations (ITAR) des États-Unis, qui a été utilisé à plusieurs reprises par des entreprises canadiennes pour discriminer illégalement des personnes légalement au Canada en raison de leur pays d'origine ou de contacts avec un pays étranger. (par exemple, par exemple dans (Québec (Commission des droits de la personne et des droits de la jeunessev. Centre de formation de Bombardier Aéronautique); et
  8. Fournir une assistance immédiate à toute personne qui pourrait être bloquée dans les aéroports, les gares routières et ferroviaires du Canada en raison de l'interdiction, y compris celles qui prévoient se voir refuser l'entrée aux États-Unis et celles qui ont été refoulées par les douanes américaines et Précontrôle de la protection des frontières.

L'ACLC offre son soutien total et sans équivoque aux droits des réfugiés, des immigrants et des personnes ayant la double nationalité. Si vous connaissez quelqu'un touché par le décret américain au Canada, appelez-nous afin que nous puissions vous aider. Si nécessaire, nous sommes en mesure de faire appel à notre réseau d'avocats bénévoles de premier plan et/ou de vous orienter vers des ressources juridiques.

 

CONTACT:

Sukanya Pillay, directrice exécutive et avocate générale

pillay@ccla.org

 

Ce communiqué a été mis à jour à 16h45

À propos de l’Association canadienne des libertés civiles

L’ACLC est un organisme indépendant à but non lucratif qui compte des partisans dans tout le pays. Fondée en 1964, c’est une association de défense des droits de la personne qui opère à l’échelle du Canada pour défendre les droits, la dignité, la sécurité et les libertés de toute la population.

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