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6 avril 2020

Maire d'Ottawa et chef de police
110, avenue Laurier Ouest
Ottawa, ON K1P 1J1
PAR EMAIL

Cher maire Jim Watson et chef Peter Sloly,

Je vous écris au sujet de la surveillance excessive et de votre échec à établir un processus équitable pour contester les billets COVID.

Surveillance excessive

Premièrement, nous recevons un grand nombre de rapports du public selon lesquels votre police et d'autres agents d'application de la loi ne suivent pas les lignes directrices établies par l'Association canadienne des chefs de police :

À l'heure actuelle, les efforts de la police sont principalement axés sur l'information et l'éducation du public; la capacité d'exécution est considérée comme une considération secondaire dans la plupart des cas. [L]'accent est mis sur l'éducation pour assurer la conformité. L'application de la loi est généralement considérée comme un dernier recours et est susceptible de se concentrer sur les récidivistes.1

Autrement dit, éduquer, éduquer, éduquer, informer, avertir, puis réprimander. Au dire de tous, les responsables de l'application de la loi d'Ottawa font le contraire. Le but est d'atteindre la conformité avec les objectifs de santé publique, et non d'augmenter vos revenus municipaux par le biais d'un blitz de contraventions.

L'ignorance de la loi est généralement un moyen de défense invalide. Mais rien n'est ordinaire dans une pandémie. Il serait élitiste et malavisé pour le grand public de supporter le fardeau de suivre le barrage quotidien de restrictions sur les libertés des personnes et de sanctions à payer en cas de non-respect. Les familles essaient de gérer une crise et sont incapables de suivre tous les flux Twitter.

Accuser un parent et un enfant de jouer au milieu d'un parc autrement vide, pour prendre un exemple, est à la fois disproportionné et contraire à l'objectif des ordonnances de santé publique. Le point de la gestion des urgences aujourd'hui est la santé publique, pas l'ordre public, du moins lorsque l'ordre public signifie réprimer une activité de plein air jusqu'ici inoffensive. Ce n'est pas la crise d'octobre 1970. Il n'y a pas de terroristes ni d'émeutes, seulement des familles qui essaient de prendre l'air. Arrêtez de donner des billets aux gens comme s'ils avaient tous un doctorat en épidémiologie. La discrétion devrait être à l'ordre du jour.

Aucun processus disponible pour les litiges liés aux billets COVID

Pire encore, vous surveillez la police dans un contexte où vous n'avez pas réussi à établir au préalable un système de procédure régulière. Vous avez privé vos citoyens de leur présomption d'innocence et d'un procès équitable. Chaque billet POA émis à ce jour, pendant la pandémie de COVID, peut être inconstitutionnel, car vous n'avez pas fourni de moyen par lequel les gens peuvent contester un billet.

Actuellement, sur votre site Internet, alors que la possibilité de payer un ticket est simple, il n'y a aucun moyen de contester un ticket. Le paiement peut être effectué en ligne; contester un billet ne l'est pas. Le moyen par lequel on contesterait une contravention au titre de la POA est de se présenter physiquement aux greffes de la Cour des infractions provinciales, dont aucun n'est ouvert : https://ottawa.ca/en/parking-roads-and-travel/parking-and-provincial-offences-act-tickets#review-trial-options-timelines-1

En conséquence, vous n'avez fourni aux gens d'autre choix que de payer leur contravention ou d'être reconnus coupables de ne pas avoir résolu une accusation liée à la POA, un tel manquement étant entièrement à vos pieds. Chaque billet que vous avez émis à ce jour est donc légalement douteux, au mieux ; inconstitutionnel et invalide, au pire.

Merci d'avoir pris en compte ce qui précède. Nous apprécierions une réponse.

Votre sincèrement,

Michael Bryant
Directeur exécutif et avocat général
Association canadienne des libertés civiles

Notes de bas de page :

1Association canadienne des chefs de police, COVID-19 [feminine La police pendant l'état d'urgence https://www.cacp.ca/index.html?asst_id=2120 

Voir la réponse d'Ottawa à notre lettre ici.

À propos de l’Association canadienne des libertés civiles

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